cinque terre

Corniglia © ENIT – Vito ArcomanoPasseport Nature & Découverte: Italie – Les Cinq terres méconnues
par Christine Castiglioni

Le parc naturel des Cinque Terre est un ensemble unique, forgé par une poignée d’hommes en lutte constante avec leur environnement. Seuls les sentiers invisibles qui quadrillent les coteaux à pic, permettent de le parcourir et d’accéder à une multitude de hameaux. Tout en bas, au pied des falaises, cinq villages semblent repoussés dans leurs derniers retranchements par la mer dévorante.
Monterosso, Vernazza, Corniglia, Manarola, Riomaggiore, sont flanqués sur des éperons de pierre ou abrités dans de minuscules criques. Avec leurs étroites venelles et leurs incessants escaliers qui

corrigent le dénivelé, les villages sont quasiment impraticables en voiture. Et aucune voie carrossable ne les relie l’un à l’autre. Une fois en bas, il ne reste que la marche, le bateau-navette ou le train pour les découvrir. Entre mer et terre, le “chemin bleu”, qui relie les cinq villages est célèbre. On l’appelle Via dell’Amore entre Riomaggore à Manarola, deux ports miniature aux façades roses, ocres ou vert céladon. Les plantes méditerranéennes, dont l’étrange euphorbia géante qu’on ne trouve nulle part ailleurs, y jouent à cache-cache avec la mer translucide. Beaucoup moins romantique, le sentier bleu est payant! Les promeneurs doivent acquitter un droit de passage à chaque guérite qu’ils passent. Et les gardiens y veillent, abrités sous leurs parasols! Dès qu’on passe Manorola, le sentier devenu étroit monte dans les oliveraies et les vignes en espalier. Direction Corniglia, le plus haut perché des villages. Sur les bancs de pierre, les vieilles femmes se chauffent au soleil, échangent les nouvelles et regardent passer les touristes. De la place de l’église, le point de vue est incomparable sur la baie et la campagne environnante. A perte de vue, des vignes chèrement entretenues: les hommes doivent sans cesse étayer le terrain à l’aide de pierres sèches qu’ils hissent grâce à d’étranges wagons sur rails qui rappellent les trains des mines. Au total, plus de 8500 kms de murs se dressent sur les Cinque terre.

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Corniglia © ENIT – Vito Arcomano

Un train nommé désir

Les pentes quasiment verticales et les difficultés d’accès constituent la garantie de préservation de ce paysage inscrit au patrimoine mondial. Seule entorse au progrès, un petit train a été aménagé pour rapprocher les habitants. Il fait sans cesse l’aller-retour d’un village à l’autre sur le bord de mer. La gare de Vernazza ne désemplit pas, déversant toutes les cinq minutes son contingent d’habitants et de randonneurs, reconnaissable à leurs sacs à dos et leurs chaussures de marche. Dûment harnachés, ils s’éparpillent sur les sentiers qui mènent vers les sanctuaires et les prieurés. Chaque village a le sien. Certains ont été transformés en hôtellerie familiale, comme Montenerro, à près de 400 mètres d’altitude, avec ses gîtes individuels noyés dans la verdure. Soviore, le sanctuaire de Monterosso, à 466 mètres d’altitude, est le plus ancien de Ligurie. L’église pourtant modeste recèle de petites merveilles dont un magnifique plafond à fresque.

Monterrosso est le dernier village sur le chemin littoral. C’est aussi une station balnéaire avec sa grande plage et ses hôtels. Pourtant, les nuits de printemps, aucun bruit ne vient troubler le silence sauf celui des grillons. L’air est embaumé par les milliers de citronniers qui ploient sous le poids de leurs fruits. Au matin, l’ambiance est toute autre. Dès le lever du soleil, les commerçants s’apostrophent en installant leurs étals. L’atmosphère se charge d’odeurs: celle des fruits, du miel ou des fromages de brebis apportés par les paysans. Et on fait la queue devant une maison: c’est le cabinet du naturopathe, le médecin des Cinque Terre qui consulte gratuitement. On vous avait prévenu, les Cinque Terre sont en dehors du temps.

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Manarola © ENIT – Vito Arcomano

Carnet d’adresses – Cinque Terre, Italie

Prêt à partir
-De l’aéroport, il est nécessaire de louer une voiture pour atteindre les Cinque Terre situées à 90 kms.

-Une centrale de réservation recense l’ensemble des activités et des hébergements sur les Cinque Terre, y compris chez l’habitant (autour de 50 Euros pour deux personnes) ou dans les monastères (A Montenerro, comptez 20 Euros la chambre par personne et 60 Euros la maison pour six).
Réservez avant de partir, la fréquentation est importante toute l’année.
Piazza Garibaldi, 29, Monterosso al Mare. Tél.: 39.01.87.51.67.17

Où loger?

-Hôtel Villa Steno, Via Roma, Monterrosso al mare. Tél.: 39.01.87.81.70.28. www.pasini.com
L’hôtel est noyé dans les citronniers, dont le parfum monte jusque dans les chambres. Calme et chaleureux, il est très prisé des randonneurs. Ne manquez pas les petits-déjeuners-buffets sur la terrasse dominant la mer et la marmelade de citron maison: https://web.archive.org/web/20150912175635/http://www.pasini.com/inimitable. Rarissime dans le coin: l’établissement dispose d’un parking. Demandez une chambre avec vue sur la mer
Chambre double à partir de 130 Euros, 170 Euros pour quatre.

-Montenerro, Tél.: 39.01.87.76.05.28.
Ce couvent réhabilité depuis peu en hôtellerie dispose de chambres et de petites maisons individuelles, idéales pour les familles et les amateurs de grand calme. On peut également y savourer une cuisine typique. On y accède grâce aux wagons à crémaillère!
60 Euros la nuit pour un gîte 3/4 personnes.
20 Euros par personne la chambre.

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